La DNID développe le 1er site e-commerce de l’État
Au chapitre des bonnes affaires, les ventes aux enchères permettent d’acquérir des lots variés : véhicules, matériels professionnels, matériaux, bijoux, mobilier, appareils high-tech pour des montants parfois très intéressants.
La Direction Nationale d’Interventions Domaniales (DNID), mieux connue sous l’appellation "Le Domaine", est le service chargé d’opérer au plan national la vente des biens réformés de l’État ou des organismes publics, des biens confisqués lors de procédures judiciaires, douanières ou fiscales, des véhicules abandonnés en fourrière ainsi que les objets trouvés. En 2022, ce sont près de 40 000 lots qui ont été vendus, pour un chiffre d’affaires d’environ 100 M€, auprès d’un public composé à 90 % de professionnels et à 10 % de particuliers.
Le site enchères-domaine.gouv.fr a pu proposer des lots aussi variés et atypiques que des Lamborghini, les anciennes plaques de rue de la ville de Lille, des Rolex, des lingots de platine ou encore l’ancien mobilier de la Bibliothèque Nationale de France.
« Il y a eu un avant et après Covid », explique Stéphane Meijer, Responsable du Pôle Ventes Mobilières au sein de la DNID. Les enchères se réalisaient auparavant en salle de vente. Désormais, les 180 ventes aux enchères réalisées en 2022 se sont faites à 95% en ligne.
Un modèle de vente en ligne qui bouleverse les codes des enchères
L’évolution a été rapide et surtout immédiate, incitant la DNID à repenser intégralement sa présence en ligne afin de s’adapter à ce nouveau paradigme. Pour assurer ses ventes, la DNID dispose actuellement de trois sites web qui coexistent, le site institutionnel présentant les informations sur les ventes, les deux autres assurant les opérations d’enchères et de paiement via les plateformes des partenaires Drouot.com et Monitor Live.
L’objectif de la DNID ? Rationaliser l’expérience client et créer un nouveau site, reprenant tous les codes du e-commerce en proposant une expérience fluide et adaptée aux attentes du moment.
« Le modèle de vente a changé rapidement ce qui exigeait de s'adapter à la nouvelle donne. Derrière ce nouveau site e-commerce, nous avons identifié 4 besoins essentiels », confie Stéphane Meijer.
Moderniser les expériences clients et se mettre au diapason des attentes actuelles
Le premier besoin est de moderniser l’offre de services de la DNID en s’appropriant les standards du e-commerce et en les mettant au service de nos clients et de nos remettants que sont les services de l’État, les collectivités territoriales ou les établissements publics.
Le second porte sur la maîtrise des coûts et des délais. Le projet est financé intégralement par la DNID. « Nous avons eu recours au dialogue compétitif, qui est une procédure de passation de marché qui nous a permis d’échanger avec les agences en amont pour bien cerner nos besoins et les contraintes en maitrisant l’enveloppe budgétaire », explique Stéphane Meijer. Ce qui a permis de poser une exigence forte : utiliser des solutions sur étagère, ne nécessitant pas ou peu de développements spécifiques.
Le troisième besoin est de développer la notoriété de la marque, encore peu connue du grand public. Cet enjeu est d’autant plus significatif que la DNID est en concurrence avec les commissaires de justice (ex priseurs) lorsque les biens proviennent des collectivités territoriales ou d’établissements publics. « Nous voulions conserver notre ADN de service d’État, en nous appuyant notamment sur le design système de l’État, gage de sécurité et de crédibilité, mais aussi proposer une expérience client plus conforme aux attentes actuelles », ajoute-t-il.
Le dernier besoin portait sur la productivité, avec une refonte de processus de gestion des ventes en back-office qui améliorera et simplifiera les fonctionnalités.
Créer un système d’information centralisé autour du e-commerce
Adobe Commerce répond parfaitement à tous ces besoins, avec un objectif en ligne de mire : que l’expérience soit intuitive, simple et fluide pour les clients, bien sûr, mais aussi pour les collaborateurs de la DNID. C’est donc plus qu’un site e-commerce que la DNID a construit mais un système d’informations bâti autour d’une plateforme cloud e-commerce. « Adobe Commerce est au cœur de ce système et dessert toutes les autres briques logicielles. Cela nous permet de créer un site avec à la fois une grande richesse fonctionnelle pour les ventes en ligne et très simple d’utilisation pour les clients et les collaborateurs », précise Sofiene Blouza, Engagement Manager chez Capgemini, qui a accompagné la DNID dans ce projet.
« Trois mots résument ce projet : simplicité, dialogue et confiance », précise Stéphane Meijer.
Simplicité, l’expérience gagne en fluidité et en efficacité que ce soit en front ou en back office.
Un projet pensé en mode agile au profit d'une mission de service public
Dialogue, car la DNID a été accompagnée par un intégrateur, Capgemini, et aiguillée par deux cabinets de conseil. La conception du site est une co-construction agile avec les équipes Métiers de la DNID, ce qui a permis de penser et développer un site dont l’ambition est d’apporter une réponse sur-mesure aux attentes du service de l’État.
Confiance, car la DNID le dit : « ce n’est pas notre métier », précise Stéphane Meijer, avant d’ajouter : « qu’un service de l’État fasse du e-commerce est atypique. Cela restera certainement le seul site e-commerce de l’État et il doit être un modèle du genre ».
Attractive, séduisante, moderne, cette nouvelle plateforme doit aussi permettre à la DNID de faire évoluer son modèle de vente pour être plus réactif et dynamique. La souplesse d’organisation permettra la réalisation de ventes aux enchères thématiques associées à des événements comme une manifestation sportive ou culturelle (salon d’art, salon de l’auto,…).
Car oui, sans équivoque, la DNID l’affirme : « L’objectif est d’augmenter notre chiffre de ventes, même si là encore, c’est atypique pour un service de l’État », confirme Stéphane Meijer.
Si cet objectif peut surprendre, ce “chiffre d’affaires” relève en fait d’une mission de service public et les sommes sont reversées au budget de l’État ou des collectivités territoriales. Réponse au lancement de la plateforme en 2024.